Le pingouin n'est pas le premier animal qu'on associe à l'Afrique. On pense plus aux grands fauves qu'à un oiseau venu du froid. Cependant, il y a des colonies de pingouins qui vivent le long des côtes de l'Afrique australe. On en trouve, notamment, dans la région du Cap entre la Namibie et l'Afrique du Sud. La présence du pingouin en Afrique du Sud joue un rôle fondamental pour le tourisme local. Depuis la fin des années 80, un effort considérable est entrepris pour la conservation de cette espèce, car les autorités ont reconnu son importance pour l'écosystème de toute la région.
Est-ce qu'il y a des pingouins en Afrique du Sud ?
Au lieu de pingouins, on devrait plutôt parler de manchots. Ces deux espèces ne sont pas de la même famille, même si à première vue, elles se ressemblent. Elles sont de la famille des spheniscus. La grande différence est leur habilité à voler. Si les pingouins ont gardé leurs ailes et peuvent voler, les manchots ne volent pas et utilisent leurs ailes, qui ont évoluées en nageoires, pour se déplacer dans l'eau. Ensuite, les pingouins évoluent dans l'Arctique et l'hémisphère nord, alors que les manchots vivent dans l'hémisphère sud.
La présence de manchots sur le continent africain
Originaires de l'Antarctique, les manchots ont remonté au nord jusqu'aux terres australes. On en trouve en Amérique du Sud, en Nouvelle-Zélande et en Australie, et aussi sur les côtes australes du continent africain. La colonie la plus connue se trouve à une trentaine de kilomètres de la ville de Cape Town, sur une plage qui s'appelle Boulder's Beach.
Pourquoi il y a des pingouins en Afrique du Sud ?
Au fil des siècles, le manchot s'est déplacé dans de nouveaux territoires. On en trouve en Atlantique sud, dans le sud du Pacifique et sur les côtes d'Afrique australe, comme dans le cas du pingouin africain qui se nomme en fait le manchot du Cap.
Les raisons écologiques et climatiques de la présence de manchots en Afrique du Sud
C'est la recherche de zones riches en nourriture qui a probablement poussé les manchots à migrer vers le nord et se retrouver sur les côtes d'Afrique du Sud. Cependant, avec les changements climatiques et la surpêche, ces oiseaux se retrouvent aujourd'hui dans ce que les scientifiques appellent un piège écologique. Le réchauffement des eaux et la pêche aux sardines et aux anchois ont fait diminuer la population de reproducteurs de 2 millions à la fin du XIXᵉ siècle à 55 000 à la fin du XXᵉ. Ce désastre écologique a vu un effort pour transformer certaines zones en réserve naturelle pour essayer de sauver le manchot du Cap.
Quels sont les lieux à visiter pour observer les manchots en Afrique du Sud ?
Cape Town est la ville la plus au sud du continent africain. C'est dans les environs de cette ville aux reliefs impressionnants, entre la montagne et l'Océan Pacifique, que l'on peut observer le pingouin d'Afrique du Sud. Les colonies se trouvent sur les plages de la banlieue du Cap.
- Chapman Peak Drive est considéré comme la plus belle route du monde. Cette route sinueuse en haut des falaises mène à la réserve naturelle du Cap de Bonne Espérance.
- Maiden's Cove se trouve dans la réserve de Bonne Espérance. Les manchots peuvent être observés sur la plage.
- Stony Point est un lieu moins fréquenté par les touristes où les manchots peuvent être observés hors des foules habituelles.
- Le site le plus emblématique pour les amateurs de manchots, est certainement Boulders Beach. Le site fait partie de la réserve marine du parc national Table Mountain. Des plateformes permettent aux visiteurs d'avoir une vue magnifique sur la plus grande colonie de manchots d'Afrique du Sud sans déranger les pingouins nicheurs et leurs poussins.
Comment l'Afrique du Sud protège-t-elle ses manchots ?
Une question que beaucoup se posent est : que peut être la vie pour un pingouin en Afrique du Sud ? Ce pays est surtout connu pour ses animaux sauvages et son climat qui n'a rien à voir avec l'univers des pingouins. Mais il existe des pingouins en Afrique du Sud et ils sont de plus en plus menacés. Victimes du réchauffement climatique et de l'activité humaine, ils ne sont plus que quelques dizaines de milliers à se reproduire sur les plages du pays. Heureusement, le potentiel touristique des manchots a pris le dessus et des mesures sont prises pour sauver cette espèce. Cependant, le nombre croissant de touristes venus admirer les manchots en Afrique du Sud, pose des risques pour leur survie. On estime que l'espèce subira le même sort que le grand pingouin, dans 30 à 50 ans, si rien n'est fait. Cet oiseau a disparu au XIXᵉ siècle victime de la surpêche.
Les initiatives de conservation pour préserver les manchots du Cap
Une série d'initiatives visant à protéger les manchots du Cap a été prise.
- La première mesure a été la création de réserves marines naturelles protégées pour contrôler l'activité humaine dans ces zones. Cela permet aux manchots de se reproduire en sécurité, sans que les humains entravent le processus.
- Le gouvernement a établi une organisation qui emploie des Penguin Rangers dont le rôle est de surveiller les colonies, éduquer les visiteurs et soigner les oiseaux blessés.
- Des équipes de volontaires tentent de repeupler les colonies en soignant les oiseaux sauvés et les réintroduire dans des colonies surveillées. Ces oiseaux sont victimes de la rareté des sardines et d'anchois.
- De plus en plus de conservationnistes militent pour un plus grand contrôle de la pollution sonore causée par les passages de bateaux dans une des routes maritimes les plus fréquentées au monde. La situation est appelée à se détériorer encore plus à cause des événements en Mer Rouge, car plus de navires passent par le Cap de Bonne Espérance avec tout le potentiel de bruit sous-marin que cela comporte.
Les manchots de Cap sont des oiseaux importants pour maintenir l'écosystème de l'Afrique australe. De plus, ils ont un impact certain sur l'industrie touristique sud-africaine. Ces oiseaux sont menacés d'extinction et il devient indispensable de les sauver. La tâche semble perdue d'avance, si on se fie aux autres cas, mais un effort considérable, commencé dans les années 80, a permis de limiter les dégâts, même s'il reste beaucoup à faire pour sauver cet oiseau mythique.